Il vise à renforcer un poste clé de la lutte contre la grande pauvreté : celui de commissaire à la lutte contre la pauvreté, créé par décret en 2020. Il y en a treize, un par région, placés sous l'autorité du préfet de région. Ils assurent le pilotage interministériel de la politique de prévention et de lutte contre la pauvreté, ils co-construisent des réponses avec les acteurs associatifs, ils nouent des partenariats étroits avec les collectivités territoriales. Ils mènent donc le travail de cohésion entre les acteurs qui nous manque tant pour nous extraire de l'approche en silos que nous dénonçons tous.
Département, Pôle emploi, caisse d'allocations familiales… Les commissaires encouragent la synergie des acteurs de la lutte contre la pauvreté. Citons notamment l'obligation de formation des 16-18 ans, la lutte contre les sorties sèches de l'aide sociale à l'enfance, l'organisation par les départements du premier accueil social inconditionnel de proximité, la mise en œuvre par les directeurs des agences régionales de santé de la gouvernance régionale de santé, dans le cadre du Ségur de la santé, le dispositif « aller vers » en matière de vaccination des publics précaires, l'accompagnement global des publics éloignés de l'emploi ou encore les petits-déjeuners éducatifs.
Si ces treize commissaires, dont le rôle est essentiel dans le déploiement de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, bénéficient de l'appui des services du préfet de région, le plus souvent sans problème, aucun fonctionnaire ne leur est rattaché, ce qui fragilise beaucoup leur action. Ils sont débordés. Pour prolonger et concrétiser la volonté décentralisatrice du Gouvernement, le présent amendement vise à permettre à chaque préfet de région de placer un fonctionnaire de catégorie A, en tant que chargé de mission, sous l'autorité du commissaire à la lutte contre la pauvreté.