Intervention de Xavier Roseren

Réunion du mercredi 23 février 2022 à 17h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Roseren :

Je salue la qualité de votre travail, particulièrement d'actualité. La prolifération des prédateurs et, en particulier des loups, représente un véritable enjeu dans les montagnes françaises. Il s'avère nécessaire de trouver un juste équilibre entre la préservation de l'espèce et l'agropastoralisme. Or, à l'heure actuelle, cet équilibre est rompu en défaveur des éleveurs. En Haute-Savoie, les attaques des loups étaient de 23 en 2016, contre plus de 130 en 2021. Pour rappel, depuis le début du quinquennat nous avons modifié le dispositif de gestion du loup en protégeant davantage les troupeaux et les éleveurs, tout en proposant une meilleure indemnisation des dommages.

Si je ne suis pas d'accord avec l'ensemble des 26 recommandations de votre rapport, j'en partage un grand nombre. Je suis notamment convaincu du bien-fondé de l'axe 1 selon lequel les modalités d'estimation des populations — en particulier du loup — doivent être revues. Aujourd'hui, le comptage officiel fait état de plus de 600 loups, alors qu'en réalité nous sommes quasiment certains qu'il existe le double d'individus sur notre territoire. C'est particulièrement préjudiciable, car les prélèvements s'effectuent sur la base de cette estimation. Il s'agit, à mon sens, d'une des raisons principales de cette augmentation importante du nombre d'attaques.

Les éleveurs sont correctement indemnisés. Le principal problème demeure le préjudice moral et le stress engendré par des attaques à répétition. De plus, le loup s'adapte de mieux en mieux à l'ensemble des dispositifs de protection physiques et aux chiens de protection.

À mon sens, le reste à charge pour les éleveurs ne constitue pas une difficulté particulière pour les éleveurs. Il me semble que notre intervention concerne prioritairement le nombre de loups. Ces attaques à répétition pourraient encourager les éleveurs à quitter les alpages, qui ne seraient alors plus entretenus. Ce phénomène aurait-il un coût financier important ? L'homme devra alors intervenir pour conserver les alpages. Je partage également la volonté de simplifier les procédures de déclaration notamment au travers du développement de la télédéclaration. Un problème se pose aussi concernant la cohabitation des chiens de protection et des randonneurs. En effet, le partage des espaces s'avère compliqué dans l'ensemble de nos stations touristiques qui sont le théâtre d'incidents avec des chiens de protection.

Dans les conclusions de votre rapport, vous signalez que les budgets de protection ont fortement augmenté. Toutefois, si nous suivons l'ensemble de vos recommandations, ne pensez-vous pas qu'un dérapage encore plus important de ces dépenses pourrait avoir lieu ? La solution semble se trouver dans la régulation des espèces, avec des prélèvements plus importants, effectués plus tôt dans la saison.

Pour conclure, je pense que l'année 2022 représentera une année charnière, car elle permettra d'élaborer le prochain plan d'action national « loup ». Il faudra revoir le comptage, comme vous le préconisez, et organiser un nouvel équilibre entre ces populations et les éleveurs.

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