Les maires sont unanimes : les commissions d'appels d'offres doivent être installées et les structures intercommunales opérationnelles pour faire l'évaluation exhaustive des pertes de recettes. La négociation avec l'État à ce sujet demande des équipes stables, et le plus tôt sera le mieux, dans les conditions sanitaires requises. J'ajoute que nous parlons de la démocratie. Des parlementaires auraient-ils la même approche distanciée si l'on parlait de reporter l'élection présidentielle ou législative ? C'est important. Les désaccords sont de nature politique, mais je m'adresse à des membres de la commission des Lois, pas à des militants.
Toutes les interventions devront en effet être articulées.
Alors qu'on s'interroge sur l'évolution potentielle de la maladie chez les enfants, les maires devront éviter bien des chausse-trapes, des négligences commises en dépit de leur bonne volonté. Nous souhaitons des garanties complémentaires pour persuader le plus grand nombre de maires de rouvrir les écoles dans les meilleurs délais, y compris dans les départements « rouges », où ils auront le sentiment de prendre un risque supplémentaire. On verra d'ailleurs si le nombre d'ouvertures varie selon la couleur attribuée au département.
Il n'est pas interdit de tirer les leçons des expériences passées, y compris sur le plan économique : ainsi, des augmentations d'impôts et des réductions de dépenses trop calibrées auraient un impact récessif. Les collectivités locales ne veulent pas concurrencer l'État ; celui-ci ayant été incapable de fournir des masques à la médecine de ville, elles l'ont fait. Reconnaître qu'il y a eu une défaillance n'est pas déshonorant, c'est se mettre en situation de ne pas la répéter ; or, la même doctrine de réquisition en silo vaut pour les tests, si bien que le débat va se poser dans les mêmes termes sous peu. Les élus locaux prennent des initiatives pour protéger leurs administrés, et ils ont travaillé ensemble, loyalement.