Il y a encore cinquante ans, l'honneur de la politique résidait dans le fait que ceux qui s'y engageaient assumaient leurs responsabilités. Il y a trente ans, les choses ont un peu changé : on pouvait être responsable, mais pas coupable. Aujourd'hui, il faudrait qu'un acteur politique ne soit ni responsable ni coupable… Je le dis comme je le pense : ce débat n'a pas lieu d'être. Il n'y a pas d'engagement politique sans responsabilité. Et celle-ci est totale ou elle est nulle : il n'y a pas lieu d'invoquer des contextes qui permettraient de l'atténuer. Sinon, on ne fait pas de politique.
À cet égard, toutes les rédactions qui nous sont proposées sont absurdes, d'abord parce qu'elles tuent ce qui fait l'essence même de la politique, ensuite parce qu'elles conditionnent la responsabilité aux connaissances scientifiques. Or, il se trouve qu'actuellement, seuls les membres de l'exécutif détiennent les bonnes informations scientifiques : les maires n'ont pas accès au conseil scientifique Covid-19, contrairement au Président de la République et à ses ministres.
Enfin, l'ensemble de ces amendements aurait pour conséquence une amnistie générale. De fait, ils permettraient d'exonérer de ses responsabilités un ministre, le Président de la République ou un maire. Or, je suis navré de vous le dire, faire de la politique, c'est avoir le sens des responsabilités et non celui de la déresponsabilisation, quelle que soit la mission que l'on remplit au nom et au service de nos concitoyens.