Cet amendement met en place un dispositif analogue pour tous les individus, résidents ou non d'un pays membre de l'espace Schengen. L'approche dichotomique est totalement inappropriée ; parmi les pays qui ont subi une forte propagation du virus, beaucoup se trouvent en Europe. Le bilan au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne dépasse les 25 000 morts. Il est aberrant que l'on limite la circulation sur un rayon de cent kilomètres à l'intérieur du territoire tout en ouvrant à nouveau nos frontières. Je l'ai dit ici même le 25 février, alors que les premiers signes épidémiques apparaissaient en Italie et que la fermeture de la frontière franco-italienne, que j'avais demandée dans une question au Gouvernement, avait été catégoriquement refusée.
Dans son intervention du 12 mars, le Président de la République a pointé le danger de la résurgence des nationalismes pour s'opposer à toute restriction à la frontière. Alors que le principe de précaution aurait dû être appliqué, cette attitude idéologique a eu des conséquences dramatiques. Je ne comprends pas pourquoi on limite la circulation à l'intérieur de notre pays tout en laissant ouverte la frontière franco-italienne à Menton, où les flux de circulation se sont multipliés en de semaine dernière. Dans une réunion hier, le préfet des Alpes-Maritimes a demandé des forces de police supplémentaires pour maîtriser ces échanges que je considère totalement inconséquents par rapport à la gravité de la situation. Tous les pays présentant une menace – y compris dans l'espace Schengen – doivent être traités de la même manière.