Ce qui est malhonnête, c'est de refuser toute forme de critique et de refuser de voir le caractère concret de nos propositions. Mon collègue ne vous a pas reproché de ne pas connaître le terrain, mais de refuser de faire jouer un levier d'aides dont les très petites entreprises ont urgemment et dramatiquement besoin.
Je relève plusieurs contradictions dans vos propos.
Premièrement, vous vous vantez d'avoir débloqué des aides inédites pour nos entreprises. Cela s'explique par l'erreur stratégique du Gouvernement, qui a confiné l'ensemble de la population et a mis à l'arrêt complet un certain nombre de secteurs. Forcément, le coût du chômage partiel est lui aussi inédit. S'il y avait eu des tests, s'il y avait eu des masques, le confinement aurait été beaucoup plus ciblé, comme chez nos voisins allemands, où le recul dans le secteur du BTP n'est que de 4 %.
Deuxièmement, nous avons des régions de taille XXL comme le Grand Est ou Auvergne-Rhône-Alpes, où il est très difficile de s'occuper des PME et des petites communes. Forcément, on a perdu en qualité d'information et en proximité. Un jour, il faudra se réveiller !
Troisièmement, vous jugez ce texte précipité, mais vous êtes les premiers à dire que cette crise inédite nous a mis dans une situation d'urgence absolue. Il y a donc également urgence à aider nos entreprises. Compte tenu des chiffres annoncés cette semaine par le ministre de l'économie lui-même, tout le monde doit donc avoir conscience de l'urgence économique et du risque de disparitions d'entreprise et de destruction d'emploi.
Quatrièmement, ce texte n'est plus d'actualité, dites-vous. Dès lors, pourquoi l'entrée en vigueur de votre plan de relance est-elle prévue seulement à l'automne ? Avons-nous le temps ? Tout est-il déjà réglé ? Je ne le pense pas et personne, ici, n'en disconviendra. Ne dites surtout pas qu'il ne serait plus d'actualité, pour les départements qui le souhaitent et qui le peuvent, de pouvoir actionner un levier d'aides supplémentaires ! C'est ridicule ! Ne soyez pas dans le déni !
Il y a toujours un décalage entre la perception de vos dispositifs, très autosatisfaite, et la manière dont ils s'appliquent sur le terrain. Dans ma circonscription, les chefs d'entreprise me disent qu'entre ce qu'annonce M. Le Maire et la façon dont les choses sont mises en œuvre, les astérisques et les astérisques aux astérisques font que dans bien des secteurs, un grand nombre de TPE et de PME se sont retrouvées laissées de côté. Et cela, vous ne pouvez pas le nier !
Vous demandez de la clarté et de la rapidité ; il n'y a pas mieux que de faire jouer la subsidiarité pour redonner un moyen d'action très concret à un échelon de proximité. Les départements souhaitent investir davantage dans le soutien au travail et à l'activité économique plutôt que de continuer à s'enfoncer dans les sables mouvants du RSA, dont ils ne se sortent plus.