À la demande de la commission des Lois, nous avons remis, avec mon collègue Éric Diard, un rapport sur la radicalisation en prison. Nous avions constaté que la plupart des auteurs des attentats de 2015 s'étaient radicalisés en prison et nous souhaitions évaluer ce phénomène pour le prévenir et envisager peut-être des évolutions de ces dispositifs.
Je ne partage pas tout à fait votre sentiment selon lequel la radicalisation ne serait pas définie. Elle l'est, mais ses frontières sont instables et difficiles à identifier, notamment parce que la personne radicalisée ne souhaite pas être identifiée comme telle. La dissimulation est possible, en la matière. Je suis donc choqué lorsque vous dîtes qu'il faudrait informer le détenu radicalisé de son évaluation.
En revanche, nous partageons votre appréciation sur les QER. Ces dispositifs doivent être améliorés en matière d'évaluation et de détection. Lors d'un entretien avec la garde des Sceaux, nous avons d'ailleurs appris que la grille d'évaluation avait été affinée récemment. Elle prend désormais en compte chaque élément du spectre de la radicalisation et son évolution.
Beaucoup de femmes radicalisées reviennent des zones de combats. Que pensez-vous de la mise en place de QER spécifiques pour ces détenues ?