S'agissant des détenus radicalisés, toutes les informations qui remontent des acteurs de terrain sont inquiétantes. La situation au quotidien est difficile à gérer car ils ont des comportements parfois très prosélytes en prison. L'isolement et l'étanchéité des dispositifs sont-ils des garanties suffisantes, selon vous ? Vous pointez l'insuffisance de l'accompagnement de ces détenus. Quel accompagnement pourrait permettre de rendre ces personnes moins dangereuses ?
Le nouveau garde des Sceaux s'est prononcé pour le retour des djihadistes sur le sol national. Pour notre part, nous plaidons plutôt pour la déchéance de la nationalité et l'impossibilité d'un retour pour ces personnes. La CEDH a d'ailleurs récemment validé une décision de la France rendue en faveur de la déchéance de la nationalité. Nos établissements vous semblent-ils prêts à accueillir la masse de ces détenus ? Dans quelles conditions cela serait-il possible ?
Enfin, des CRA sans enfant conduiraient à séparer des familles. Le problème ne vient-il pas plutôt des procédures d'expulsion ? Comment pourrait-on fluidifier les passages en CRA pour que les personnes qui ne peuvent bénéficier de la protection et de l'accueil de la France soient en mesure de repartir le plus rapidement possible dans leur pays ?