Le CESE, qui est souvent, à tort ou à raison, considéré comme la troisième chambre de la République, a été instauré par la Constitution du 27 octobre 1946 sous le nom de Conseil économique.
La Constitution de la Ve République l'a maintenu en lui ajoutant une composante sociale, et la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République lui a attribué une compétence environnementale, le rebaptisant Conseil économique, social et environnemental.
Cette instance est composée de 233 conseillers appartenant à plusieurs catégories : la vie économique et le dialogue social, la cohésion sociale, la protection de la nature et de l'environnement. Au sein de chacune d'entre elles siègent des personnalités reconnues dans leur domaine et pour certaines nommées en conseil des ministres.
Les moyens de saisine du CESE sont multiples. Il peut en effet être saisi par le Gouvernement, par le président d'une des deux chambres ou par lui-même. Cette saisine est dans certains cas obligatoire sur les sujets économiques, sociaux et environnementaux.
Le CESE peut également être saisi d'un sujet particulier dès lors qu'une pétition ayant recueilli au moins 500 000 signatures en fait la demande. Un tel moyen d'expression démocratique est ce qui fait sa force mais également sa faiblesse puisqu'un tel seuil est rarement atteint. Il n'a par conséquent pas permis d'examiner un nombre de pétitions significatif même si le CESE a mis en place un système de veille des pétitions et s'il s'autorise à travailler sur des pétitions ayant recueilli un nombre de signatures inférieur à celui-ci.
À l'heure où le lien entre les citoyens et les institutions semble distendu, nous devons apporter des solutions en termes de participation citoyenne. Ce texte poursuit précisément cet objet.
Alors que nous avions prévu, dans le cadre de la réforme constitutionnelle, la création d'une chambre de la société civile, nous avons dû évoluer et nous orienter vers ce projet de loi organique qui vise à réformer cette institution.
Il est ainsi proposé de préciser le champ des missions du CESE afin de lui permettre de mieux éclairer la décision des pouvoirs publics. Il est prévu de favoriser le rôle des assemblées consultatives en matière économique, sociale et environnementale, en lien avec les collectivités territoriales concernées.
Le texte promeut aussi une politique de dialogue et de coopération avec les homologues européens et étrangers du Conseil.
Est également prévue, à l'initiative du CESE et à la demande du Gouvernement, la possibilité de mettre en place des consultations du public, le cas échéant en recourant à un processus de tirage au sort visant à en désigner les participants. S'il est mis en question par certains, le tirage au sort constitue pourtant une méthode comme une autre pour assurer la participation des citoyens. La belle réussite qu'a été la Convention citoyenne pour le climat, avec ses propositions qui sont reprises par le Gouvernement, nous pousse aller à aller plus loin.
Un autre objectif poursuivi par le projet de loi est de rénover le droit de pétition en permettant leur dématérialisation et en abaissant les seuils.
Il s'agit aussi de réduire les délais et de renforcer la procédure simplifiée des avis. Désormais, les commissions du CESE ne disposeront plus que de deux semaines, au lieu de trois, pour émettre leur avis, et ce dernier ne pourra être adopté par l'assemblée plénière qu'à la demande d'un tiers des membres du Conseil.
Est également prévue la dispense d'autres consultations. Nous avons évolué sur ce point afin de ne pas être trop drastiques et pour ne pas perdre le bénéfice de ce texte qui permet d'accélérer les procédures, de renforcer le rôle de carrefour des consultations publiques du CESE et d'associer à ses travaux les conseils consultatifs ou conseils citoyens aujourd'hui formés auprès des collectivités territoriales qui souhaitent émettre un avis consultatif.
S'agissant de la modernisation de l'organisation et du fonctionnement du CESE, notre ambition est d'inscrire dans la loi la participation citoyenne et d'opérer une ouverture significative.
Je salue les échanges que nous avons pu avoir avec vous, monsieur le ministre, car ils nous ont permis, avec notre rapporteur, de faire évoluer le texte tout au long des deux dernières semaines.