Comme nos collègues, nous refusons cette prorogation de mesures censées permettre de sortir de l'état d'urgence et qui finalement aboutissent à les inscrire dans le droit commun, comme nous l'a fait comprendre le ministre hier… On marche sur la tête comme dans un mauvais épisode des Shadocks !
Prenons l'exemple du contrôle de l'exécutif, que le Parlement serait censé exercer. Certes, nous avons une commission d'enquête qui mène des auditions. Ce n'est pas la panacée, mais au moins a-t-elle le mérite d'exister. Mais quand la ministre des armées, Mme Florence Parly, admet avoir menti sous serment en prétendant que les militaires français envoyés à Wuhan avaient été testés à leur retour, l'Assemblée nationale ne réagit pas et le président de la commission ne fait rien pour que, à tout le moins, ce parjure soit poursuivi. On en déduit que l'on peut venir faire un tour devant la commission d'enquête, raconter à peu près n'importe quoi et repartir comme si de rien n'était. Comme sur les masques, comme sur les tests ! J'en viens à me réjouir que la Cour de justice de la République soit saisie de cette question alors que j'appelle ordinairement à sa suppression. C'est vous dire où j'en suis ! Au moins, un contrôle sera exercé… Mais cela prendra quatre ou cinq ans.
En l'espèce, vous voulez nous mettre devant le fait accompli en invoquant le cri d'alarme du conseil scientifique. Or, qu'avez-vous fait la dernière fois que le professeur Jean-François Delfraissy a donné l'alerte ? À la place des annonces extraordinaires que nous aurions pu attendre du Président de la République, le Premier ministre a déclaré qu'il n'était plus nécessaire de fermer une école lorsque trois cas contacts y étaient avérés. Comment voulez-vous que les gens y comprennent quelque chose ?