Cet amendement pourrait connaître le même sort que le précédent si l'on prenait le temps de réfléchir à la mesure qu'il entend supprimer. Le projet de loi permet au Gouvernement de maintenir la fermeture de certaines catégories d'ERP, parmi lesquelles les discothèques et les établissements de nuit. Je ne comprends pas cette stratégie qui consiste à viser certaines catégories en tant que telles. Je conçois que certaines activités soient incompatibles avec les gestes barrières ; ce que je ne comprends pas, c'est que l'on ne permette pas aux exploitants et aux usagers de proposer des solutions pour appliquer ces gestes barrières – quitte à leur demander de revoir leur copie ou d'aller plus loin. On ne leur laisse même pas la possibilité de proposer des solutions parce que leur établissement a été classé administrativement dans une catégorie que l'on a décidé de fermer.
Pire, alors même que le discours politique nous invite à revoir notre façon de concevoir notre vie sociale et de construire nos échanges, on empêche ces endroits de se réinventer. Pourquoi ne pas imaginer de faire d'autres choses dans les discothèques et les bars de nuit, au moins temporairement ? En se focalisant ainsi sur la nature du lieu, sur la catégorie administrative dans laquelle on l'a enfermé, on lui ôte toute chance. C'est dommage : c'est le signe d'un manque de confiance envers les acteurs de notre économie.