Je ne reviendrai pas sur les accusations de politique politicienne ou d'opportunisme lancées par certains : le sujet est trop important pour prêter attention à ce de genre de propos mesquins.
J'avoue, en toute honnêteté, m'être interrogée sur l'intérêt de cette proposition de loi constitutionnelle – précisément parce que je ne suis pas une spécialiste du droit constitutionnel. Finalement, j'y ai vu un avantage majeur : l'organisation d'un référendum, donc d'un débat national. Or je suis convaincue que la question du séparatisme – pour reprendre le mot de la majorité –, du communautarisme ou, plus explicitement encore, de l'islamisme doit faire l'objet d'un débat entre tous les Français, y compris, bien entendu, les Français musulmans – j'utilise à dessein cette dénomination plutôt que celle de musulmans de France –, qui doivent se saisir de cette question. On ne peut pas laisser, sans rien dire ni rien faire, persister une situation dans laquelle 74 % des Français musulmans de moins de vingt-cinq ans placent leur religion au-dessus de la loi française.
Comment peut-on accepter qu'en France, certains soient menacés de mort et aient besoin d'une protection policière permanente ? L'État français doit agir pour neutraliser cette menace plutôt que de se retrouver dans l'obligation de protéger ceux qui en font l'objet. La France doit résister à l'obscurantisme religieux et aux dangers de l'islamisme. Dénoncer l'islamisme en France, c'est évidemment défendre la laïcité. Telle est la principale qualité que je reconnais à ce texte ; j'espère de tout cœur que nous pourrons en débattre en séance publique.