J'interviendrai en soutien du rapporteur qui, comme souvent, a parlé avec sagesse. En premier lieu, le vote est personnel. Ce n'est ni une coquetterie ni une forme de défiance vis-à-vis des citoyens. C'est simplement la traduction de l'idée, somme toute assez raisonnable, que la société politique demande à chaque Français de s'exprimer librement, individuellement, en faisant ce tout petit effort qui consiste à aller dans un bureau de vote choisir le chef de l'État une fois tous les cinq ans.
En second lieu, nous avons déjà considérablement assoupli le régime des procurations au cours des dix dernières années. Dès 2008, nous avons élargi les motifs de procuration. En 2019, nous avons supprimé la nécessité d'attester sur l'honneur de l'impossibilité de se rendre dans son bureau de vote. Le présent projet de loi organique déterritorialise les procurations. Je partage l'avis du rapporteur : il ne faut pas aller au-delà.
Au sein des deux partis politiques longtemps majoritaires sous la Ve République, à droite comme à gauche, nos anciens ont été instruits des effets pervers de la multiplicité des procurations. Cette époque est naturellement révolue, et nous ne sommes pas obligés d'importer dans la vie publique nationale ce que certains partis politiques ont pu connaître.