Je voudrais revenir, monsieur le ministre, sur votre réponse à M. Philippe Gosselin.
Comprenez que nous soyons particulièrement en colère s'agissant des délais d'examen de ce texte : nous en discutons alors que nous en avons eu connaissance il y a trois heures. En outre, le projet de loi nous privera d'une partie de nos prérogatives dans les mois à venir, ce que nous ne pouvons pas tolérer.
Entendez, à travers nous, l'inquiétude des Français. Vous l'avez dit vous-même, vous ne comptez plus le nombre de fois où vous êtes venu nous présenter des textes à ce sujet. Or c'est plus grave à chaque fois : la durée d'application des mesures prévues est de plus en plus longue ; à chaque fois, nous sommes confrontés à un constat d'échec des décisions qui ont été prises précédemment.
On nous dit, et on le croit, on l'espère, que le vaccin sera la solution à la crise. Il y a quelques mois, lorsqu'on vous interrogeait sur la politique vaccinale, la réponse était : « Circulez, braves gens, tout est sous contrôle ». On s'aperçoit maintenant qu'on patauge, que personne ne sait exactement, sur le terrain, comment on fera. Nous nous réjouissions hier d'avoir reçu 50 000 doses de vaccin, alors qu'il en faudrait 120 millions pour les Français. Vous proposez un escabeau à un astronaute en lui disant qu'il va pouvoir se rapprocher des étoiles !
On ne peut plus avoir confiance. Je pose la question au ministre de la santé et au médecin que vous êtes : dans des conditions similaires, vous feriez-vous confiance ?