Il y a un paradoxe : mon collègue Matthieu Orphelin a demandé au Président de la République de faire ce que le Parlement peut faire. Le législateur peut décider des modalités des élections – il nous revient de les prévoir. Je veux donc vous rassurer sur ce point.
Par ailleurs, j'invite chacun à ne pas comparer des élections locales et les élections présidentielles que nous avons vu tenir dans d'autres pays. Qu'on le veuille ou non, elles ont une portée différente quant à la mobilisation de nos concitoyens – on le constate avec la participation.
On peut certes tenir des élections lors de l'état d'urgence sanitaire, mais il faut tirer les conséquences des 30 % de participation enregistrés au second tour des élections municipales dans les 4 000 villes ou villages concernés. On peut s'arc-bouter sur la tenue immédiate d'élections ou la fixation d'échéances à très bref délai. Il ne faudra pas se plaindre ensuite des conséquences, notamment d'une participation d'autant plus erratique que l'on cumule les élections, ce qui n'est pas souhaitable pour leur intelligibilité, et que l'on connaît l'importance des institutions – le département pour ses compétences sociales, la région pour ses compétences économiques – dans la crise.
Je suis prudent sur ces questions – c'est une position personnelle, qui n'est pas celle du groupe La République en marche –, et j'invite ceux qui réclament des élections en juin à une grande prudence car ils pourraient être ceux qui demanderont leur décalage, parce que la crise ne sera pas résolue au mois de juin prochain.