Quelle que soit l'importance de la crise sanitaire, il ne convient pas d'y rajouter une crise démocratique. La plupart des démocraties n'ont pas interrompu leur processus électoral. Je réaffirme mon attachement à la continuité des opérations électorales et à la respiration démocratique. Arrêter ce calendrier électoral et ces rendez-vous démocratiques altérerait encore plus le lien, déjà ténu, entre les représentants et leurs concitoyens.
Le Sénat a réalisé un travail de qualité, notamment en précisant et recadrant la clause de revoyure, et en faisant en sorte qu'elle soit la condition d'un processus de sécurisation du scrutin, non la possibilité d'introduire un doute dans la fixation de sa date.
J'émettrai une réserve sur le fait de laisser démarrer le processus électoral au 1er septembre. Un démarrage six mois avant, comme la loi le prévoit, – au 1er décembre, pour des élections en juin – aurait été suffisant. La plage actuelle, trop longue, est contraire à l'esprit de la loi, telle que nous l'avions modifiée lorsque nous étions passés d'un an à six mois. Ce délai aurait permis d'éviter d'augmenter le plafond des dépenses électorales – pourquoi, d'ailleurs, les majorer de 20 % alors que la période double ? La question se pose car ceux qui ont engagé des dépenses se trouveront sans doute dans une situation complexe.