Les membres du groupe La France insoumise sont évidemment favorables à cette proposition de loi, qui va dans le bon sens.
Il est assez surprenant que, pour faire la lumière sur cette situation, il ait fallu emprunter des voies de recours. On aurait pu imaginer que les membres du Conseil constitutionnel indiquent, de leur propre chef, les détails de leur rémunération.
Depuis 2008, année de création de la QPC, le Conseil constitutionnel a en partie changé de rôle. Il traite de questions intéressant non seulement le Parlement, mais aussi tout citoyen de ce pays. Aussi, des garanties pour éviter toute partialité, éventuellement partisane, doivent être posées. Il faudra avancer sur la question de la nomination des membres du Conseil, en particulier des membres de droit. Nous sommes partisans du passage à une VIe République, ce qui implique le passage à un VIe Conseil constitutionnel, voire, pourquoi pas, à une véritable cour constitutionnelle, dont le rôle et la composition seraient largement modifiés. Je ne crois pas qu'en soi, la transparence sur les rémunérations emporte avec elle des conséquences aussi étendues qu'on le voudrait et suffirait à susciter chez le citoyen une entière confiance dans cette institution. Des étapes doivent encore être franchies.
Les dispositions proposées en matière de rémunération et de cumul de celle-ci avec les pensions de retraite devraient, en effet, définir un cadre plus clair. Néanmoins, des interrogations demeurent. En matière de retraite, l'objectif est d'aligner tout le monde sur le droit commun et d'envisager un système universel de retraite par points – on y reviendra peut-être un jour. La dernière fois qu'on a discuté du cumul d'une pension de retraite et des revenus d'activité, c'était à l'occasion de l'examen de la proposition de loi sur la sécurité globale, à propos des fonctionnaires de police à la retraite exerçant une activité de sécurité privée. J'aimerais que nous gardions en mémoire les propos tenus ce matin et que nous appliquions les mêmes raisonnements à d'autres domaines. Il faudrait éviter de légiférer, d'un côté, pour aligner et encadrer les rémunérations et, de l'autre côté, pour ouvrir les possibilités d'un cumul de revenus un peu étrange, qui ne se justifie évidemment pas.
Nous sommes favorables à la proposition de loi, même si elle est loin d'épuiser le sujet constitutionnel et démocratique.