La présente proposition de loi constitutionnelle prévoit un changement très profond de nos institutions. D'une certaine manière, elle fait du Premier ministre la personnalité politique qui détient le plus de pouvoir. Il s'agit donc d'une remise en cause du régime présidentiel. Pour ma part, j'ai toujours été surpris par la variation dans le temps de l'appréciation de nos institutions par les socialistes. Je le dis d'autant plus facilement que j'ai fait partie de cette famille politique, et m'en étonnais déjà alors. Si le président n'est pas socialiste, les socialistes sont très réservés sur le régime présidentiel. S'il l'est, ils épousent sans difficulté le régime présidentiel. Il faut faire preuve d'un peu de cohérence. Au demeurant, j'observe que M. Olivier Faure, qui est député, n'est pas signataire de la proposition de loi. Cela signifie-t-il que le parti socialiste ne soutiendra pas les idées, intéressantes et dont nous pouvons débattre, qui la sous-tendent ? Cela signifie-t-il que le parti socialiste ne soutiendra pas ces modifications institutionnelles lors des prochaines élections nationales ?
Par ailleurs, j'indique à notre cher collègue Ugo Bernalicis que je ne l'ai jamais entendu contredire son chef de parti. En ce qui me concerne, je suis prêt à lui expliquer mes votes, qui sont motivés par l'adhésion sur le fond, et non par d'autres considérations.