L'amendement de M. Bernalicis est amusant. J'ai tendance à penser que, si nous subissons parfois des applications discutables de l'article 45, c'est en raison des abus récurrents du droit d'amendement commis par certains de nos collègues, notamment ceux du groupe La France insoumise, qui, pour exister, cherchent systématiquement à créer le conflit et à mettre le désordre dans nos débats, tant en séance publique qu'en commission. Il est dommage, pour combattre un excès, de modifier un point d'équilibre de la Constitution.
En la matière, nous sommes confrontés à un blocage d'une autre nature. De façon régulière, les textes de loi du Gouvernement ont un intitulé très large, mais comportent très peu de dispositions. C'est compliqué pour nous, parlementaires, qui sommes confrontés à la réalité du dialogue avec nos concitoyens : en raison du faible nombre de dispositions, nous ne pouvons quasiment pas amender le texte. Le titre ne compte pas, mais c'est lui qui est vendu à nos compatriotes par les ministres et les membres de la majorité sur les plateaux de télévision à longueur de journée. Ce procédé est inacceptable.