Nous avons d'abord, évidemment, une pensée toute particulière pour son épouse, ses enfants et ses proches. L'émotion provoquée par sa disparition est à la hauteur de la place qu'il occupe dans le coeur des Français. Johnny Hallyday, c'est cette voix de légende, cette gueule de cinéma, cette bête de scène qui a fait chavirer des millions de spectateurs. Johnny Hallyday, c'est aussi l'homme de tous les records, l'homme aux 100 millions d'albums vendus, aux 187 tournées, aux milliers de concerts donnés avec cette générosité qui n'appartenait qu'à lui.
Je garde en mémoire le souvenir bouleversant de cette Marseillaise qu'il avait interprétée lors d'un concert à Bercy au lendemain des attentats du 13 novembre. Aucun autre artiste n'a su, comme lui, établir un lien à ce point fusionnel avec son public et son pays.
Mais je n'oublie pas que, derrière l'interprète exceptionnel, il y a des auteurs, des compositeurs, des musiciens et des techniciens dont il a sublimé le travail. Sa disparition est donc aussi l'occasion de rappeler, monsieur le Premier ministre, combien le monde de la musique française, qui perd aujourd'hui son plus grand ambassadeur, mérite d'être valorisé, et combien la création artistique doit être défendue face aux dangers qui la menacent.