Le principe même de la sortie de l'état d'urgence sanitaire, que nous avions réclamée et qui fait l'objet de ce projet de loi, est très satisfaisant, même si vous déposez un amendement maintenant le couvre-feu jusqu'au 30 juin. À ce propos, et même si je suis réservé sur le principe, le couvre-feu a bien montré son efficacité : 21 500 cas sont recensés ce soir, bien moins que le pic de la troisième vague. La territorialisation aussi demeure, ce qui est une bonne chose. Elle s'applique aux mesures de gestion de la crise sanitaire. Des décisions de couvre-feu localisé peuvent aussi être prises, avec une échéance particulière au 31 août.
Je m'interroge néanmoins sur la date posée par le texte pour la sortie de l'état d'urgence sanitaire. Philippe Gosselin et moi avons souhaité, dans notre rapport sur le régime juridique de l'état d'urgence sanitaire, que le Parlement puisse se prononcer tous les trois mois. Nous avons devant nous le mois de la session ordinaire de juin, le mois de la session extraordinaire qui nous attend probablement en juillet et le mois de la session extraordinaire que je devine pour septembre. Je proposerai donc de ramener l'échéance du texte au 30 septembre 2021.
Je trouve ensuite que la définition des grands rassemblements pour lesquels le passe sanitaire serait utilisé est trop floue et imprécise. Elle ne permet pas d'embrasser correctement les situations. Il est clair qu'on n'aura pas recours au passe sanitaire dans la vie quotidienne, mais s'agissant des événements sportifs, qui sont récurrents, cela pourra poser des difficultés.
Enfin, je proposerai un amendement pour rétablir un droit des parlementaires que nous avions acquis à l'occasion de la dernière loi d'urgence sanitaire, celui de saisir le Conseil scientifique pour avoir accès à la même information que le Gouvernement. Je pense que ce parallélisme est sain.