Permettez-moi tout d'abord de remercier les personnes qui viennent soutenir les outre-mer, ainsi que nos collègues qui ont œuvré pour sensibiliser un grand nombre de spécialistes et pour les inciter à s'engager en tant que volontaires. Je rappelle que le ministère de la santé en Polynésie, aux côtés de l'État, recrute des volontaires ; nous en recevons toujours plus chaque jour. Enfin, j'adresse une pensée à tous ceux qui, dans nos territoires, vivent des drames familiaux.
Nous traversons une crise grave. Les outre-mer représentent une dizaine de territoires éparpillés dans tous les océans, chacun ayant ses spécificités – démographie différente, territoires difficiles d'accès. Ainsi, la Polynésie, isolée au milieu du Pacifique, est éclatée sur une surface grande comme l'Europe, avec 118 îles, dont 76 habitées. À ce jour, 45 de ces îles sont touchées, avec des taux d'incidence très élevés.
Il est vrai que le taux de vaccination est beaucoup plus faible, pour diverses raisons, mais cette crise révèle des problèmes de fond, des retards dans les infrastructures, des faiblesses. L'examen de ce texte, certes technique, nous donne l'occasion d'en parler, pour que nous puissions, à la veille de l'examen du prochain budget, envisager la création d'un dispositif particulier de soutien. En outre, ces territoires souffrent parfois d'une incapacité à combler leurs retards en raison de leur petite taille. Ainsi, les Marquises sont composées de six îles éparpillées dont une seule possède un hôpital, les autres ne disposant que de quelques postes de santé qui n'ont pas forcément de cadres sur place.
Sur le fond, le groupe Agir ensemble soutiendra ce texte, car le cadre de l'état d'urgence sanitaire permet à l'État de débloquer des moyens exceptionnels, tant dans le domaine sanitaire qu'en soutien à l'économie. Les confinements sont difficiles à vivre pour ces territoires et une crise sociale et économique, presque sociétale, se profile. Nous devons donc aussi penser à l'après.
Enfin, je remercie le président de la délégation aux outre-mer qui a organisé hier une visioconférence rassemblant de nombreux collègues issus de tous les territoires. Chacun a pu témoigner précisément de la situation et échanger sur la création d'un comité de suivi spécifique aux outre-mer. Nous évoquons souvent la nécessité d'exercer un suivi, un contrôle, d'assurer la transparence. Je vous demande de réfléchir, en vue de la séance, à la création d'un tel comité, chargé du suivi des moyens dédiés à la crise et des retards en matière d'infrastructures. En affinant les données – nous sommes en contact, via le réseau des parlementaires, avec l'ensemble de ces territoires –, nous pourrions œuvrer aux côtés de l'État et permettre à tous les parlementaires d'être précisément informés. Notre collègue Max Mathiasin a, par exemple, évoqué hier une expérience en cours dans un hôpital des Antilles, qui emploie un traitement particulier – je l'ignorais moi-même. Il serait bon de pouvoir partager ce genre de projets pilotes avec l'ensemble de nos collègues de l'Hexagone, et pas seulement entre ultramarins.
Pour conclure, notre groupe s'opposera aux amendements visant à la suppression de l'article unique. En revanche, nous regarderons favorablement l'amendement proposant la création d'un comité de suivi.