Depuis le début de la crise sanitaire, le Gouvernement et la majorité appréhendent la réponse d'un point de vue techniciste, hors de toute considération globale impliquant une stratégie de santé publique d'ensemble.
Il ne s'agit pas de mettre en œuvre des mesures complémentaires mais bien d'appliquer l'ensemble de celles que nous proposons, comme la levée des brevets à l'échelle internationale et leur soumission à un système de licence obligatoire, auxquelles la France doit œuvrer, la mise en place d'un pôle public du médicament, d'un « aller vers » très concret à travers les notions de santé communautaire et de démocratie sanitaire, ou l'instauration de roulements au sein des écoles, collèges et lycées. Ceux-ci ont été expérimentés à Mayotte, malheureusement en raison de l'état des infrastructures scolaires, mais de telles pratiques peuvent servir dans les situations d'urgence car elles marchent.
L'abrogation de l'état d'urgence sanitaire et du passe sanitaire ne se veut pas une réponse négative, mais le moyen de recourir à nouveau à des dispositifs qui, tels les purificateurs d'air et les capteurs de gaz carbonique dans l'ensemble des salles de spectacle, des cinémas et des musées, permettraient de maintenir des liens sociaux, ainsi qu'à la gratuité des tests que la situation économique et le niveau de pauvreté et de chômage dans ces territoires rendent nécessaire si l'on veut pouvoir isoler, tracer et prévenir.
Il serait crucial de disposer d'un rapport sur l'augmentation du coût de la vie quotidienne des habitants des territoires d'outre-mer depuis la première déclaration de l'état d'urgence sanitaire pour pouvoir, notamment lors des débats budgétaires de cet automne, apporter une réponse précise à des populations déjà désavantagées économiquement. Tel est le sens de notre opposition à ce texte.