Nous souhaitons interpeller l'assemblée, comme nous l'avons fait tout au long de notre mandat – notamment à travers la commission d'enquête que nous avons proposée et conduite avec le président Serva qui en était le rapporteur –, sur la question de l'eau. Celle-ci apparaît d'autant plus cruciale dans une situation épidémique face à laquelle la première consigne qui est donnée est de se laver les mains. Or ce simple geste, presque anodin pour beaucoup de nos concitoyens, ne l'est en rien dans les territoires d'outre-mer.
Quand, en France hexagonale, 1,4 million de personnes n'ont pas accès à des services d'alimentation en eau domestique, en outre-mer, plus de 16 000 Guyanais et 7 000 Réunionnais recueillent leur eau de boisson directement à des sources d'eau de surface, et, en Guadeloupe, certaines personnes n'ont pas d'eau depuis six ans. Les conséquences catastrophiques de cette carence avaient suscité notre proposition de commission d'enquête, qui a remis en lumière des constats dressés par les citoyens et les citoyennes concernés depuis des années et certains élus locaux. Dans ces territoires, les enfants ratent jusqu'à un mois et demi de cours par an faute d'eau à l'école ; des familles se retrouvent dans des situations financières impossibles en raison de factures exorbitantes imputables au service de l'eau absolument catastrophique – 1 litre sur 2 est gaspillé parce qu'on ne met pas suffisamment de moyens dans l'infrastructure. Dans cette situation épidémique extrêmement grave, il est important de se pencher sur cette question et d'y apporter des réponses.