Intervention de Maxime Minot

Réunion du mercredi 29 septembre 2021 à 9h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Je vous remercie de m'accueillir au sein de votre commission afin d'exprimer la position du groupe Les Républicaine sur ce sujet ô combien difficile et révoltant mais qui parle à l'intime d'une partie de la population.

S'accepter tels que nous sommes, tels que nous naissons, tels que nous nous construisons ne se fait pas, étonnamment, naturellement. S'accepter et accepter le regard des autres sur soi sont intrinsèquement liés. Si accepter son homosexualité, sa transidentité ou encore sa bisexualité est certes plus facile qu'avant, ce n'est toujours pas simple : les regards que porte notre famille, nos amis et la société nous touchent, nous influencent et nous façonnent.

Dois-je rappeler que les jeunes homosexuels connaissent un taux de suicide plus important que les jeunes hétérosexuels ? Ce fléau sera vaincu le jour où ils n'auront plus besoin de se battre pour être acceptés. Alors que notre société devient plus inclusive, on voit encore, en 2021, des groupes de personnes qui refusent cette différence.

Il n'est pas question ici de combattre des religions : on voit d'ailleurs qu'au sein de grandes religions monothéistes les lignes bougent. Certains prêtres donnent même une image plus moderne de la religion en s'exprimant en direction des jeunes sur des plateformes comme TikTok.

Pourtant, certains groupes extrémistes, que nous pouvons même qualifier de sectaires, considèrent qu'il est possible de changer la nature profonde des personnes homosexuelles, quitte à user de violence psychologique ou physique.

Ces thérapies de conversion sont nées au États-Unis et ont fait leur entrée sur notre territoire, bien que sous une forme moins violente. J'ai d'ailleurs une pensée pour les victimes de ces méthodes moyenâgeuses, révoltantes et insupportables. Le collectif Rien à guérir, mené par Benoît Berthe, s'est donné pour mission de lutter contre celles-ci : nous ne pouvons que leur témoigner notre respect et combattre à leurs côtés.

Concrètement, quelles formes prennent ces thérapies de conversion ? N'ayons pas peur des mots : il s'agit souvent d'exorcisme, d'électrochocs, de séances psychologiques humiliantes, de prières de guérison ou de prises d'hormones ; bref, de pratiques barbares et traumatisantes.

Je me dois cependant d'être honnête : j'ai peur que cette loi n'ait qu'une portée limitée. En effet, les pratiques les plus violentes sont d'ores et déjà interdites par notre droit. En revanche, les plus sournoises, utilisées notamment par des psychologues abusant de leur position dominante pour influer sur le travail psychologique des patients, ne seront pas visées.

Toutefois, si cette loi peut sauver ne serait-ce qu'une seule victime de ces pratiques, elle aura été utile.

Enfin, il est à l'honneur de notre parlement de légiférer sur ce sujet et de dire haut et fort que non, on ne peut pas modifier l'orientation sexuelle ou la transidentité d'une personne : il n'y a pas d'autre choix que d'accepter qui nous sommes ni d'autre choix que d'accepter l'autre tel qu'il est.

Pour ces raisons, le groupe Les Républicains, dans sa très grande majorité, votera pour cette proposition de loi.

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