C'est avec gravité, et avec beaucoup de fierté, que je prends la parole au nom du groupe La République en Marche pour dire tout le soutien que nous apportons à cette proposition de loi de notre collègue Laurence Vanceunebrock.
Avec gravité, parce qu'elle concerne des souffrances indicibles : les témoignages, que nous avons entendus de la bouche même des victimes, ou qui ont été relayés par les associations qui les soutiennent, sont édifiants.
Avec beaucoup de fierté car nous apportons ainsi une pierre supplémentaire à l'édifice de la lutte contre la haine et contre les discriminations anti-LGBT : je suis certaine que nous partageons toutes et tous ce sentiment.
Avec beaucoup de fierté également car c'est la France qui prend ainsi part à la mobilisation contre ces pratiques barbares après l'ONU en 2015, après le Parlement européen en 2018, après Malte, après l'Allemagne ou encore après la Belgique. Nous devons cette mobilisation française à la volonté sans faille de notre collègue rapporteure.
Une orientation sexuelle ou une identité de genre différente de celle de la majorité ne sont pas des déviances qu'il faudrait corriger ou des maladies qui devraient être soignées, que ce soit au nom de la religion, de la morale ou de la médecine. Il n'y a rien à soigner, et donc pas de thérapie.
Il ne s'agit pas non plus de conversion : ce ne sont pas des croyances que l'on pourrait abandonner grâce à tel ou tel argument ou à telle ou telle formule magique. Personne n'a à se conformer à une normalité dont chacun a sa propre conception.
En revanche, il ne serait pas normal qu'à notre époque, nous tolérions encore plus longtemps ces comportements qui visent à faire entrer des gens dans des cases et qui, au lieu de les libérer d'un prétendu mal, exercent à l'égard des victimes une véritable violence psychologique, car ils visent à les obliger à aller contre ce qu'elles sont, au plus profond d'elles-mêmes, et parfois physique, pouvant aller jusqu'à des coups, des électrochocs, des sévices sexuels et des mariages forcés.
Nous poursuivons avec ce texte un double objectif : d'une part, dire aux personnes ayant subi ces pratiques qu'elles sont bien des victimes, que la société n'accepte pas ce qu'elles ont enduré, que nous sommes avec elles pour les protéger, et d'autre part, faire savoir aux charlatans, aux exorcistes et aux pseudo-thérapeutes qui se livrent à ces pratiques qu'ils seront désormais poursuivis et sanctionnés tout autant que ceux qui y incitent, quelle que soit leur motivation.
Que le message soit clair : aujourd'hui, en France, on ne force pas quelqu'un à changer d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. Avec ce texte, nous donnons donc à la justice des outils supplémentaires pour réprimer ces agissements d'un autre âge. Nous comptons sur la mobilisation sans faille des forces de l'ordre et des magistrats pour qu'ils accueillent, écoutent et accompagnent celles et ceux qui auront eu le courage de briser le silence.
En outre, le vote de cette proposition de loi s'inscrit dans un cadre plus large : celui du combat que nous menons depuis le début de ce mandat, avec cette majorité, contre les discriminations anti-LGBT et pour l'égalité. Nous l'avons par exemple concrétisé avec l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, par notre engagement sans relâche contre la haine en ligne et contre les mariages forcés, mais aussi grâce au renforcement des moyens de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) consacrés à ses missions d'éducation et de sensibilisation.
C'est donc avec une conviction sans faille, et en remerciant notre rapporteure pour l'énergie avec laquelle elle s'est depuis de nombreuses années engagée sur cette question, que le groupe La République en marche votera cette proposition de loi.