Les élus locaux ont bien évidemment relayé cette demande, notamment à la préfecture. Le préfet a répondu qu'il ne pouvait pas déclencher à ce stade le plan ORSEC eau potable, car son application est prévue uniquement en cas de catastrophe naturelle. Or l'épidémie de covid n'est pas reconnue comme une catastrophe naturelle – laissons de côté le débat sur les raisons pour lesquelles les zoonoses se multiplient. C'est pourquoi nous demandons d'inscrire dans la loi que le plan ORSEC eau potable est automatiquement déclenché en Guadeloupe lorsque l'état d'urgence sanitaire est déclaré. C'est nous, les Insoumis, qui le demandons, alors même que nous sommes opposés à l'état d'urgence sanitaire.
Vous avez raison : il faut distinguer les mesures d'urgence et les mesures de moyen et long termes. Dans la mesure où 70 % de l'eau prélevée part en fuites, où l'état des nappes phréatiques est inquiétant, où les défaillances du réseau d'assainissement sont responsables d'une catastrophe écologique et sanitaire terrifiante, les travaux nécessaires ne vont pas se faire en un claquement de doigts. Mais, en attendant qu'ils soient réalisés, à un moment où le système de santé est très fragilisé par une flambée de l'épidémie, sachant que la majorité de la population de la Guadeloupe n'a pas accès à l'eau potable à certaines heures, le Parlement doit prendre des mesures urgentes, notamment permettre le déclenchement du plan ORSEC eau potable. Si nous ne le faisons pas, le préfet continuera à répondre qu'on ne peut rien faire car l'épidémie n'est pas une catastrophe naturelle.