J'aborderai à mon tour la question de la cherté de la vie. L'accroissement du prix des matières premières agricoles entraîne celui de l'alimentation dans tous les commerces, y compris dans la restauration et dans les grandes surfaces. Il en va de même pour le prix des matériaux de construction, qui est répercuté en bout de chaîne sur les consommateurs. Quelles solutions proposez-vous ?
La Réunion a subi le 1er novembre, comme presque tous les outre-mer, une augmentation du prix des hydrocarbures. Certains carburants augmentent de 7 % : 11 centimes de plus pour le super, ce qui le porte à 1,57 euro le litre, et 8 centimes pour le diesel. Le gaz augmente lui aussi. Peut-être me répondrez-vous en parlant des taxes mais, dans les outre-mer, c'est l'État qui fixe les prix.
Le Gouvernement propose une indemnité inflation de 100 euros versée une seule fois, alors que nos concitoyens subissent toutes ces augmentations mois après mois. À l'occasion des mouvements sociaux qui ont marqué les régions d'outre-mer en 2009, un dispositif dénommé « revenu supplémentaire temporaire d'activité » (RSTA), destiné à soutenir le pouvoir d'achat des salariés les plus modestes, avait été mis en place. Il s'agissait d'une prime mensuelle de 100 euros. Vu la volonté de relancer la consommation dans les outre-mer, ce qui contribuerait d'ailleurs à relancer les commandes de nos entreprises, mises à mal par la crise sanitaire ; vu la cherté de la vie dans les territoires ultramarins, qui est telle que les ingrédients de la crise de 2009 et de celle des Gilets jaunes sont de nouveau réunis ; vu les spécificités de nos territoires, notamment l'éloignement des marchés d'achat, le prix du fret maritime et aérien ainsi que les modes de circulation, fortement dépendants des hydrocarbures du fait du manque de réelles solutions de remplacement au tout-voiture, ne serait-il pas juste de mettre de nouveau en place un dispositif comme le RSTA ?
Ne pensez-vous pas que les observatoires des prix, des marges et des revenus (OPMR) outre-mer devraient être dotés de pouvoirs plus grands afin de mener une politique de contrôle, d'investigation et même de blocage des prix, quand c'est nécessaire ? Je proposerai un amendement en ce sens. Il est urgent d'aider les familles des outre-mer à faire face à la cherté de la vie.