Ce projet de loi était très attendu, comme en témoigne l'ample travail accompli par nos ministres depuis deux ans, en lien avec les différents acteurs locaux, tous désireux de faire de ce texte un véritable atout pour la vitalité et le développement harmonieux de nos territoires.
S'il ne bouleverse pas fondamentalement le cadre de la décentralisation, ce texte a vocation à rendre plus fluide et plus efficace l'action publique dans les territoires, à faciliter le quotidien des élus au sein de nos collectivités. La crise sanitaire nous a en effet montré l'importance qu'il y a à introduire plus de souplesse, plus de simplification, plus de pragmatisme dans l'action publique.
Depuis 2010, les réformes à répétition n'ont pas toujours été à la hauteur des enjeux, il faut bien le reconnaître. C'est pourquoi ce projet de loi doit véritablement traduire l'ambition nouvelle du Président de la République et de notre majorité pour nos territoires : celle de la confiance dans nos élus locaux, dans les territoires et dans la valorisation de la proximité.
Le Sénat nous a transmis un texte qui a fortement évolué. Notre groupe a choisi de ne pas partir dans tous les sens et de se concentrer sur quatre axes prioritaires. Premièrement, la gouvernance des agences publiques doit être plus efficace et plus lisible pour une meilleure action au service du territoire. Nous soutiendrons des amendements en ce sens. Deuxièmement, les compétences des collectivités en matière de transition écologique et de mobilité doivent être renforcées, car elles ont un rôle à jouer dans ce domaine. Troisièmement, s'agissant de l'urbanisme, et notamment du logement, nous mettons un point d'honneur à ce que soit renforcée la mixité sociale. Quatrièmement, en matière de coopération transfrontalière, nous nous préoccupons de la répartition des compétences de police administrative ou de santé.
Notre groupe pense qu'il ne faut pas présenter des amendements trop nombreux, et nous sommes tous d'accord pour rétablir en grande partie les articles modifiés par le Sénat. C'est la raison pour laquelle nous soutiendrons les amendements qui seront présentés par les rapporteurs.
Nous avons également essayé d'apporter des éléments nouveaux. Je défendrai, en particulier, un amendement portant sur les biens sans maître – essentiellement des terrains –, afin de faciliter leur appropriation par les communes.
À l'initiative de Sylvain Waserman, nous proposerons des amendements relatifs à la coopération transfrontalière. Ils visent à développer l'apprentissage transfrontalier, à faciliter les manifestations sportives transfrontalières et à protéger les sociétés publiques locales dans lesquelles des collectivités étrangères détiennent des capitaux.
Notre collègue Christophe Blanchet est également à l'origine d'amendements, dont l'un concerne l'élargissement au département de l'utilisation de mécanismes de mise en réserve, déjà pratiquée au niveau interdépartemental, pour gérer la répartition du fonds national de péréquation des droits de mutation à titre onéreux.
Un de nos amendements tendait à donner, à titre expérimental et pour une durée de trois ans, aux départements et régions la possibilité de déléguer les compétences concernant les infirmières, les gestionnaires et intendants de collèges et de lycées. Je viens d'apprendre que cet amendement a été déclaré irrecevable, mais je pense que le sujet nécessite néanmoins d'être traité. J'aimerais d'ailleurs avoir l'avis de madame la ministre sur ce sujet.
La discussion qui s'ouvre aujourd'hui doit nous permettre d'avancer ensemble vers un renforcement de la cohésion de notre territoire et de l'efficacité de l'action publique en son sein. C'est la raison pour laquelle notre groupe Mouvement démocrate et démocrates apparentés soutient très largement ce projet de loi.