Cette situation est aussi difficile que dramatique. Les vingt-sept décès nous ont fracassés. Des enfants, des femmes, dont l'une enceinte, des hommes ont payé de leur vie la volonté de rejoindre l'Angleterre, où beaucoup avaient de la famille. Il est stupéfiant que l'on puisse interdire à des demandeurs d'asile de se rendre dans le pays où ils ont de la famille. Il faut avancer sur cette voie.
En matière de politique de dissuasion, nous avons été alertés sur les tentes lacérées, les biens confisqués ; nous aurions préféré ne pas lire certains articles. Je sais que les forces de sécurité manifestent le plus grand respect, mais ne pourrait-on pas marquer une pause pendant la période de grand froid, afin que les personnes qui attendent dans la nuit puissent conserver les tentes qui les abritent ?
Nous n'avons pas, hélas, le décompte officiel des disparus ; peut-être l'avez-vous ? Des associations, en particulier le Secours catholique, restituent un peu de vie à ceux qui sont morts dans le silence. Elles essaient, après l'identification, de respecter les rites funéraires et d'organiser avec les proches une cérémonie. Ne peut-on aider ces associations, face au constat de l'échec que nous partageons tous ?