Les collectivités territoriales que vous représentez ont des compétences dans les domaines des transports, du développement économique et de la formation professionnelle. Vous avez également insisté sur l'effort des régions en termes de recherche et d'innovation. La décentralisation a permis aux élus régionaux de prendre en charge une partie du destin de leur territoire.
Il nous faut aller plus loin. C'est l'objet du projet de loi relatif à la décentralisation, à la déconcentration, à la différenciation et à la décomplexification, dit « 4 D ». Il engagera une nouvelle étape de décentralisation afin que les régions puissent orienter leurs compétences en fonction de leurs spécificités. Cette approche de différenciation, l'État et le Gouvernement l'ont engagée concrètement dans le cadre de la territorialisation du plan de relance. Comment comptez-vous, au niveau des régions, accompagner les autres collectivités territoriales sur les compétences qui sont les vôtres ?
Les présidents de région investissent encore plus dans la crise actuelle. C'est une bonne chose, mais il faut que l'on arrive à sortir des logiques actuelles, assez problématiques, de concurrence et de surenchère dans la communication, et à arrêter de pointer du doigt sans cesse les insuffisances de l'État quand les collectivités territoriales sont elles-mêmes au premier rang. Je pense à un article récent dans lequel certaines régions annonçaient qu'elles allaient commander des vaccins alors que l'on sait pertinemment qu'elles ne le peuvent pas.
Durant cette pandémie, les régions ont beaucoup œuvré pour l'aide aux entreprises grâce aux moyens transférés, qui sont importants. Elles ont été le premier niveau de lutte contre la récession économique et établissent donc des schémas pour coordonner les actions du bloc. Certaines ont même mis en place une coordination avec les sous-préfets chargés de la relance et des équipes dédiées. La complémentarité avec l'État fonctionne bien pour les projets des entreprises et il serait bon de continuer en ce sens.
Certaines régions demandent un élargissement de leurs compétences au plan sanitaire. La question de la vaccination suscite des polémiques : pouvez-vous expliquer concrètement le rôle que les régions comptent jouer ?