En matière de modélisation de l'évolution de l'épidémie, nous nous sommes fondés sur les travaux de l'Institut Pasteur, qui nous ont été très précieux depuis le début de la crise. Ces travaux nous ont en effet permis d'élaborer, avec un degré de certitude croissant au fil du temps, des modèles de niveau de contamination aux plans national et régional, sur lesquels nous avons pu nous appuyer pour analyser nos capacités en réanimation, pour piloter le plus finement possible la prise en charge des patients dans chaque région ainsi que les éventuels transferts, et pour anticiper les décisions à prendre. Cela nous a conduits à augmenter massivement nos capacités de réanimation en un délai très court.
Sur ce dernier point, nous disposons actuellement d'une capacité de 10 500 lits, ce qui permet d'accueillir sans tension particulière les quelque 5 000 patients devant se trouver en réanimation. On a effectivement constaté un ralentissement de l'activité des médecins de ville, qu'il s'agisse des généralistes ou des spécialistes, ainsi qu'une croissance extraordinaire de la téléconsultation ; les professionnels de santé peuvent aussi appeler leurs patients, en particulier lorsque ceux-ci se trouvent en zone blanche, lorsqu'ils souffrent d'une affection de longue durée (ALD) ou encore lorsqu'ils sont peu familiers des équipements numériques, ce qui est souvent le cas des personnes âgées.