Le Président de la République a annoncé que le 11 mai marquerait le début du déconfinement. Pouvez-vous nous préciser sur quelles considérations scientifiques et médicales il a été décidé de retenir cette date ? S'agit-il de considérations liées à l'épidémie ou à la disponibilité des masques et des tests, qui ont fait défaut jusqu'à présent ?
Si vous avez fait un effort de pédagogie et de transparence au cours des dernières semaines, certains points restent à préciser. Jusqu'à présent, le confinement a visé à limiter la propagation du virus afin d'atteindre un plateau et d'éviter que notre système de santé ne soit débordé, en dépit de l'augmentation du nombre de lits en réanimation dont il a bénéficié. Cependant, en ralentissant la propagation de l'épidémie, le confinement a empêché d'atteindre le niveau d'immunité collective qui, en théorie, pourrait faire rempart à la maladie en l'absence de traitement efficace ou de vaccin disponible rapidement.
Votre stratégie consiste-t-elle à combiner la recherche d'une immunité collective basée sur le déconfinement des enfants – dont on dit qu'ils sont à faible risque de complications – et de leurs parents qui, souvent jeunes, ne sont pas non plus des sujets à risque, et le maintien du confinement sur la base du volontariat pour les plus âgés et les plus fragiles de nos concitoyens ? Le cas échéant, cette stratégie sera-t-elle différenciée sur le plan régional en fonction de l'évolution de l'épidémie ?
Selon vous, quel effet le déconfinement est-il censé produire sur l'immunité collective ? Avez-vous pour objectif de la voir croître, et avez-vous modélisé l'augmentation des contaminations et de l'immunité collective attendues du déconfinement ?
Les enfants devant être les premiers à être à nouveau exposés, pouvez-vous nous indiquer ce que l'on sait aujourd'hui des effets du virus chez les enfants, et s'il leur sera demandé de porter des masques et d'effectuer des gestes barrières ?
Dans le cadre de votre stratégie, considérez-vous indispensables ou inutiles le port du masque, la mise en œuvre des tests – qui ne seraient pratiqués que sur les personnes présentant des symptômes – et l'isolement des personnes contaminées ?
M. Olivier Véran a affirmé que la doctrine de l'OMS consistant à tester massivement était nouvelle. En réalité, elle date de plus d'un mois. Compte tenu de notre retard considérable par rapport à d'autres pays, serons-nous prêts à temps ?