Il est vrai que les capacités en réanimation sont assez différentes en Allemagne, en Italie et en France, et ce même si le périmètre peut varier – dans cette catégorie, il y a aussi les soins continus et les soins intensifs, pour lesquels l'équipement n'est pas le même. Il existe également plusieurs catégories de respirateurs ; en l'espèce, nous avons besoin de renforcer nos capacités en termes de respirateurs lourds, pour prendre en charge les patients ayant les besoins induits par le Covid-19. Nous avons commandé ces respirateurs. Nous équipons également des véhicules de transport, qui nécessitent un autre type d'appareil.
Au-delà de cet aspect, la question, en définitive, est de savoir quel est notre objectif en nombre de lits de réanimation. Nous devons être en mesure de l'augmenter très fortement, ce que nous avons fait. Cela dit, comme le soulignait Jérôme Salomon, nous ne devons pas nous fixer pour objectif d'accueillir en réanimation un très grand nombre de personnes : d'où l'importance des gestes barrières, qui permettent in fine de limiter ce nombre.
Il est vrai que la pandémie extrêmement brutale qui s'est abattue sur nous a créé des difficultés d'approvisionnement pour plusieurs types d'équipement : les masques, bien sûr, les surblouses, mais aussi un certain nombre de médicaments. À cet égard, nous surveillons de très près au niveau national l'état des stocks de plusieurs molécules dans différents établissements et nous nous assurons que les patients qui en ont le plus besoin puissent en bénéficier. Comme vous le savez, il y a plus de patients en réanimation en Île-de-France et dans la région Grand Est qu'en Occitanie ou en Nouvelle-Aquitaine. Le 12 mars dernier, nous avons déprogrammé toutes les activités non urgentes pour disposer des moyens nécessaires – je veux parler aussi bien du nombre de lits de réanimation que du nombre de professionnels.
Dans de nombreux territoires, les professionnels sont épuisés ; il est important de le reconnaître. Quand nous entamerons le déconfinement progressif, nous devrons préserver le système de renforts que nous avons élaboré via la réserve sanitaire et les plateformes mises en place par les agences régionales de santé. C'est un soutien dont nous aurons peut-être besoin et, quoi qu'il en soit, nous ne saurions nous en priver dans les semaines à venir, aussi bien dans les établissements de santé que dans les EHPAD. Dans certaines régions, ces renforts ont été extrêmement importants.