En tant que députée de l'Indre-et-Loire, permettez-moi tout d'abord de saluer l'innovation en matière de décontamination des masques chirurgicaux et FFP2, que l'on doit notamment à un partenariat entre le centre hospitalier régional universitaire (CHRU) et l'université de Tours, mené par le professeur Louis Bernard dont je salue la pugnacité. Ce sera peut-être une réponse aux problèmes que nous rencontrons dans les territoires.
Monsieur le professeur Salomon, vous dites que les masques sont nécessaires en plus des barrières sanitaires ; souhaitez-vous donc que l'État en commande pour les mettre à la disposition des citoyens et, si oui, pourquoi ne le fait-il pas, laissant les collectivités locales seules pour protéger les Français ?
Je voudrais évoquer également la situation des praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE), ces professionnels de santé dont le statut est très précaire, les rémunérations très faibles et qui n'ont pas de perspectives de carrière alors qu'ils sont très souvent des maillons indispensables au bon fonctionnement de nos hôpitaux. La loi relative à l'organisation et à la transformation du système de santé, défendue par Agnès Buzyn, a posé la première pierre d'une intégration plus large des PADHUE, de nature à rendre justice à leur engagement au service de notre système de santé tout en garantissant le haut niveau de qualification auquel nos concitoyens sont en droit de prétendre. Or le décret qui doit permettre une régularisation plus large des PADHUE est toujours, à ma connaissance, en attente de rédaction. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, ils sont en première ligne. Par ailleurs, la loi de 2019 n'a pas intégré dans le processus de régularisation les PADHUE exerçant en tant qu'infirmiers dans les EHPAD ; ils sont pourtant indispensables. L'une des leçons à tirer de la pandémie pourrait être la nécessité d'une régularisation plus large de l'ensemble des soignants qui ont porté le fardeau de cette crise sanitaire auprès de nos aînés.