Comme disait Voltaire, avant de savoir, on ne sait pas… Nous avons toujours suivi les recommandations internationales et fait état, avec humilité et transparence, de ce que nous ne savions pas et de ce que nous savions. L'Organisation mondiale de la santé a beaucoup hésité : vous aurez noté que depuis le 5 juin, elle recommande désormais le port du masque dans certaines circonstances. Un article, dans une revue de très haut niveau, commandé à des experts canadiens et intégralement financé par l'OMS, a repris dans une méta-analyse l'ensemble des connaissances, afin de savoir quelles étaient les meilleures mesures de prévention. Le premier constat, c'est qu'il n'y a aucun document consensuel démontrant l'efficacité de mesures de prévention, en dehors des mesures barrières que nous connaissons et de la distanciation physique : on y fait même encore état, au 1er juin, d'un énorme doute sur l'efficacité des masques – je parle seulement du masque grand public, porté par quelqu'un qui ne présente pas de symptômes. Nous ne savions pas alors si le virus pouvait être transmis par des aérosols. Un débat en janvier et février portait même sur la question de la transmission interhumaine.
Nous avons suivi les recommandations des experts internationaux, de l'OMS, de l'Union européenne ou d'autres, ainsi que des experts français. Lorsque le grand public a voulu des masques, nous avons produit des masques adaptés, grâce aux compétences de nos industriels et de nos artisans. J'ai dit très vite que, s'il y avait une demande et si nous pouvions utiliser ce masque non comme une alternative, mais comme une mesure complémentaire aux gestes barrières, c'était une avancée dans l'éducation à la santé et dans la prévention. Les Français ont intégré les solutions hydroalcooliques ; ces masques sont désormais utilisés dans les situations à risque – promiscuité, espaces clos – et lorsque l'on ne peut pas respecter les gestes barrières et la distanciation.