Monsieur le professeur, vous êtes un épidémiologiste reconnu, qui a d'emblée alerté le Président de la République, et vous êtes directeur général de la Santé depuis 2018 : quelles sont les décisions que le pouvoir politique n'a pas pris pour bien préparer le pays et quel était réellement notre niveau d'impréparation ? Nous devons cette vérité aux 30 000 morts qu'a provoqués la maladie ; il y va de la confiance dans notre système de santé publique.
Nous avons le sentiment que les choses se sont faites avec lenteur, pour les masques – même si votre première décision a été d'en commander 100 millions – comme pour les tests : pourquoi l'Allemagne a-t-elle été beaucoup plus rapide ? pourquoi les machines susceptibles de faire des tests sérologiques ont-elles été bloquées en Chine ? pourquoi Pasteur a-t-il traîné, tandis que d'autres fabricants de réactifs pouvaient nous en livrer, comme c'était le cas ailleurs en Europe et dans le monde ?
En ce qui concerne les traitements, nous avons dû supporter ce feuilleton infernal de l'hydroxychloroquine : où en est la doctrine sur ce point et avons-nous délaissé des traitements qui auraient pu être plus efficaces ?
Expliquez-moi également pourquoi, alors qu'il n'y a pas de problème de disponibilité des écouvillons pour les mycoplasmes, les chlamydiæ ou d'autres virus et bactéries, nous n'en avions aucun pour le coronavirus alors que l'on pouvait utiliser les mêmes ?
Enfin, vous nous avez dit que les laboratoires de recherche vétérinaires n'étaient pas équipés pour produire des résultats individuels : or les laboratoires d'analyses médicales privés l'étaient, eux, et je crois savoir qu'ils ont fait des offres de service à la Direction générale de la santé.