Effectivement, nous en sommes à 1,8 million de tests. Entre le 17 mars et le 11 mai, il y a eu une longue période de confinement, pendant laquelle l'accès aux tests a été plus compliqué. Depuis, nous avons augmenté très fortement notre capacité de test, qui atteint désormais 100 000 par jour – et n'est d'ailleurs pas utilisée. Nous avons promu la doctrine consistant à tester toutes les personnes présentant des symptômes, tous ceux avec qui elles ont été en contact et, plus largement, les clusters et les populations fragiles.
J'ai donné tout à l'heure le début de la chronologie, je peux la poursuivre. Le 21 février, vingt laboratoires étaient capables de faire le test. À l'époque, en phase 2, alors que nous n'avions que quelques cas en France, nous en réalisions entre 2 000 et 2 500 par jour. Voilà qui montre l'évolution des capacités de nos laboratoires. Ces derniers ont consenti un énorme effort pour passer de 2 000 à 100 000 tests par jour aujourd'hui, car il s'agit d'un nouveau test, qui requiert de l'équipement et du personnel dédié. Dès le 26 février, un courrier du DGS a demandé officiellement au Centre national de référence de déployer ce test dans l'ensemble des hôpitaux de second niveau. Nous avons par ailleurs évalué très vite – dès la première semaine de mars –, à la demande des laboratoires, les kits commerciaux. Nous avons d'ailleurs demandé au Haut Conseil de la santé publique, qui a publié son avis le 5 mars, d'indiquer quelle devait être la conduite à tenir s'agissant des tests. Nous avons saisi la Haute Autorité de santé, qui, le 6 mars, a fait état des recommandations à suivre pour la détection du génome du coronavirus. Les tests RT-PCR ont été inscrits à la nomenclature dès le 7 mars. À cette date, quarante-trois laboratoires étaient déjà en mesure de faire les effectuer. Nous avons ensuite augmenté la capacité, dès la mi-mars, à 5 000 tests par jour. Nous avons atteint les 500 000 tests pendant la période de confinement, avec les difficultés que vous pouvez imaginer, et tout en sachant que nous avions accordé la priorité aux EHPAD – le ministre avait demandé que les tests soient réalisés en priorité dans ces établissements de façon cohérente avec l'objectif de protection des personnes les plus fragiles. À partir du déconfinement, plus de 1,2 million de tests ont été effectués. Il faut continuer à encourager leur réalisation, d'autant que s'y sont ajoutés les tests sérologiques. Or un test virologique et un test sérologique peuvent aider le médecin soit à reconstituer l'histoire médicale d'un patient, soit à statuer notamment sur le statut sérologique des soignants – il est important pour eux, évidemment, de savoir s'ils ont été exposés.
Chaque fois, donc, nous avons demandé des avis du Haut Conseil de la santé publique et de la Haute Autorité de santé. Il y a même eu un avis du conseil scientifique sur le dépistage virologique. Notre objectif est de tester les professionnels de santé, les résidents en EHPAD, chaque fois que c'est nécessaire – plusieurs fois s'il le faut, notamment en cas d'apparition d'un foyer –, les populations vivant dans des lieux très confinés, en particulier les détenus, ou dans des structures collectives d'hébergement d'urgence et les opérateurs revêtant une importance vitale. Nous avons donc en permanence élargi le cercle, afin que toutes les personnes ayant une indication de test puissent le faire réaliser. La stratégie actuelle est même encore plus large : elle consiste à tester autour des clusters, à aller vers les populations les plus défavorisées et à mener des campagnes de dépistage systématique des lieux à risques. Le nombre de tests est communiqué de façon hebdomadaire par Santé publique France et publié sur son site internet, dans le cadre du système d'information national de dépistage (SIDEP). Là encore, l'objectif est d'assurer la plus grande transparence possible, pour permettre de suivre cette progression indispensable.