La mise en quarantaine s'est généralisée à Wuhan, en Chine, à partir du 24 janvier. Nous avons là-bas un consul, qui a dû vous alerter. De plus, nous avons appris par la presse que notre ambassadeur à Pékin avait alerté le Gouvernement, sans doute à plusieurs reprises. Qui plus est, 300 Français ont été rapatriés à cette époque. Avez-vous reçu ces alertes ? Si oui, sous quelle forme, et comment les avez-vous traitées ?
Le 21 février l'Imperial College de Londres explique que les deux tiers des Chinois infectés qui se déplacent à l'étranger ne sont pas détectés. L'Italie prend les devants, et confine à partir du 23 février. Le président Macron, lui, annonce le confinement seulement le 16 mars. La France prend donc beaucoup de retard ; entre-temps, de nombreuses personnes sont contaminées. Nos concitoyens paniquent et ne disposent d'aucune protection. Le 26 février, vous déclariez pourtant que Santé publique France disposait de stocks stratégiques importants de masques chirurgicaux et que vous n'aviez pas d'inquiétude sur ce point. Vous ajoutiez qu'il n'y avait pas à redouter de pénurie, que ce n'était pas un sujet. Cependant, entre la mi-mars et la mi-avril, rares sont les personnes, dans le grand public – mais aussi parmi le personnel médical – à pouvoir s'en procurer. Le 29 février, vous déclariez que le masque n'était pas la bonne réponse pour le grand public. Teniez-vous ces propos parce que vous saviez que nous n'en avions pas suffisamment ?
Enfin, pendant la campagne présidentielle, vous aviez envoyé une note au futur président pour l'alerter en expliquant que la France n'était pas prête à gérer de grandes catastrophes. Qu'avez-vous entrepris depuis pour y remédier ?