À la fin du mois de juin, l'analyse des certificats de décès des six premiers mois de l'année nous permettra de connaître exactement les causes de décès, et celles de l'augmentation de la mortalité. Cela mettra peut-être en évidence des diminutions pour certaines pathologies.
Votre question sur les coronavirus est terriblement compliquée, car ils connaissent des évolutions très diverses : le SRAS avait effrayé le monde entier, il y a eu 8 000 cas et 800 décès, puis sa propagation s'est arrêtée. Le MERS-CoV, très létal et considéré comme très inquiétant, avait donné lieu à une épidémie en Corée qui est toujours présent au Moyen-Orient, où l'on observe de temps en temps une bouffée, un cas secondaire, une infection nosocomiale, et cela s'arrête là. Quant au SARS-Cov2, peu de virologues prédisaient qu'il aboutirait à une pandémie. Comme tous les virus, il est en train de s'adapter et il faut donc être très attentif à sa capacité à se loger dans les récepteurs.
La dexaméthasone, qui est probablement le seul traitement qui fonctionne, n'est pas un anti-infectieux mais un anti-inflammatoire. Cela veut dire qu'il y a sans doute des fragilités génétiques particulières qui expliquent des surréactions à l'infection. Soyons humbles, car il y a beaucoup de choses que nous ne connaissons pas encore. Il est très difficile de prévoir quelle forme aura le prochain coronavirus.
Il existe cinq à six types de coronavirus s'attaquant à l'homme, aux conséquences bénignes. C'est peut-être ce qui explique sans doute la faible proportion d'enfants touchés par le covid : face aux infections banales dues aux coronavirus, ils ont développé une « immunité croisée » qui rend leur organisme un peu plus capable de riposter.