Tout dépend des paramètres dont on nourrit les modèles. Certains arrivent à prédire avec justesse une évolution à partir de ce qui est observé. C'est un nouvel outil utile pour les épidémiologistes, les statisticiens et les décideurs. Le modèle construit par les équipes françaises est de qualité. Je ne ferai pas de commentaires sur le modèle anglais. N'oublions pas que ce sont des comités scientifiques qui décident de la publication des modèles.
En Asie, le masque est très largement entré dans les mœurs. Il est porté à de multiples occasions, des alertes pollution aux épidémies. Toutefois, les choses ne sont pas si simples : il y a à nouveau une épidémie en Asie et même les autorités de Singapour ont du mal à la gérer. La Chine doit faire face à un cluster alors que le port du masque est extrêmement répandu.
La priorité à la fin du mois de janvier et en février était l'équipement en masques de niveau P2 des personnels projetés, ayant à transporter, évacuer et soigner les cas graves des clusters. Nous nous sommes aussi focalisés, aux Contamines-Montjoie notamment, sur la prise en charge des personnes appartenant à un deuxième cercle, les cas contacts. Et puis il y a eu un débat sur la question de savoir s'il fallait aller plus loin dans le port du masque grand public – je vous donnerai les références scientifiques. Certains journalistes m'ont demandé pourquoi nous ne faisions pas comme certains pays où tout le monde porte des masques dehors. J'ai répondu que je n'en voyais pas l'intérêt : le port du masque se justifie dans des espaces clos, quand les distances et les gestes barrières ne peuvent être respectés, dans les transports publics par exemple. Comme les Français se sont approprié leur port, et qu'il y a une production de masques grand public, je soutiens leur utilisation en tant que geste barrière complémentaire.