Intervention de Jérôme Salomon

Réunion du mardi 16 juin 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Jérôme Salomon, directeur général de la santé :

Nous avons hésité, avec les experts, sur la stratégie à adopter : fallait-il tester tout le monde, passer à une surveillance syndromique, en s'appuyant sur les médecins sentinelles et les médecins généralistes ? Aujourd'hui, nous avons la capacité de tester, mais les gens le font très peu… Nous aurions sans doute pu être plus pédagogues.

Je reconnais qu'il y a eu des tensions très fortes s'agissant des masques, mais nous y avons répondu d'une façon inédite, avec le pont aérien, puis l'approvisionnement des GHT et des officines : les gens ont travaillé nuit et jour pour y parvenir. S'agissant des commandes rapides, vous avez raison : en situation normale, tout se passe bien, on n'a pas besoin de stocks immenses, mais nous avons dû faire face à une situation tout à fait inédite, puisque le plus gros pays a vu sa production mise à l'arrêt, alors même qu'il avait des besoins très importants. Personne n'aurait pu imaginer un tel scénario…

Que peut-on améliorer à l'avenir ? Nous devons disposer d'EPI et de certains médicaments essentiels. La Direction générale de la santé doit tirer toutes les leçons de ce qui vient de se passer, en toute transparence et avec humilité, car il faut se préparer à un rebond et à une deuxième vague. Le point positif, c'est qu'avec les commandes et le pont aérien, nous aurons désormais beaucoup plus de masques chirurgicaux. Nous avons désormais des stocks importants dans les établissements de santé.

S'agissant de l'accès aux tests, nous devons avoir un discours très offensif pour traquer le virus là où il est, même s'il circule moins. Il faut faire le point sur nos capacités logistiques, qui ont parfois été insuffisantes. Il faut renforcer la surveillance des EHPAD et développer les certificats électroniques de décès, qui permettent de connaître la situation et les causes en temps réel. Il faut également faire davantage œuvre de pédagogie et expliquer pourquoi on est passé d'une stratégie de dépistage individuel à un dépistage général. Il faut, enfin, réfléchir à la place des masques en tissu et à leur avenir au sein des foyers français et définir le périmètre du stock stratégique et son articulation avec le stock tactique.

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