. Compte tenu des particularités de ce virus, qui ressemble à un virus grippal, l'ensemble du conseil scientifique estime que le risque d'une deuxième vague venant de l'hémisphère sud et revenant vers l'Europe à la fin du mois d'octobre, en novembre ou en décembre doit être considéré. Nous avons fait part de cette position aux autorités politiques de notre pays. Il faut se préparer pour éviter de se retrouver dans la même situation que le 12 mars.
Le conseil scientifique estime qu'un confinement généralisé ne serait ni possible ni souhaitable. Il ne serait pas accepté par nos concitoyens pour de multiples raisons, économiques, mais aussi sociétales. Comment faire pour expliquer que nous devrons distinguer une population jeune, pour laquelle les risques sont faibles, qui pourra continuer à travailler en prenant toutes les précautions nécessaires et une population plus âgée, pour laquelle les risques sont plus élevés ? Cette population, il faudra lui conseiller de se protéger grâce à un confinement partiel – on m'accusera encore de l'ostraciser mais comme j'en fais moi-même partie, je me sens à l'aise pour le dire. Tout cela est à construire.
Nous avons beaucoup parlé de santé publique mais peu de médecine. On peut imaginer qu'un médicament de prévention sera mis au point d'ici là mais nous n'aurons pas de vaccin, à cette période, contrairement à ce que nous entendons trop souvent en ce moment. Nous insistons beaucoup dans notre avis n° 7 sur ce scénario-là. Espérons que nous nous tromperons ! Notre rôle est d'exposer ce qui pourrait éventuellement se passer. Il s'agit d'anticiper pour prendre toutes les dispositions nécessaires et préparer les Français à ce type de situation.
Comme vous l'aurez constaté, j'ai une assez grande liberté de ton. L'écrit limite un peu. C'est la raison pour laquelle je vous ai dit que nous avions beaucoup de discussions informelles, y compris avec le plus haut niveau de l'État.
Après le 9 juillet, date de la disparation du conseil scientifique, rien ne nous empêchera de continuer à nous réunir. La grande question est : que va-t-on faire à la rentrée ? Le Gouvernement et les autorités sanitaires doivent mettre noir sur blanc dès le début du mois de juillet ce qu'ils prévoient pour le 6 septembre. Notre principal retour d'expérience, le voici : la préparation pour lutter contre l'impréparation.