Après que le conseil scientifique a été mis en place par le Président de la République au début du mois de mars, notre groupe, Libertés et Territoires, a souligné les écueils liés à cette création ex nihilo et a demandé que votre instance s'appuie sur des structures existantes comme le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Elle est composée de personnalités très compétentes mais elle a rendu des avis tardifs, parfois, hélas, une fois les décisions politiques prises. Lorsque le Président de la République s'est adressé aux Français, le 12 mars, vous ne vous étiez réunis qu'une seule fois, pour votre installation. Le Président a fait à cette occasion des annonces lourdes de conséquences mais vous n'avez rendu public votre avis que le lendemain, le 13 mars. Le 15 avril, vous vous êtes rendus à la convocation de notre mission d'information sur le Covid-19 : nous avons appris que vous preniez vos distances avec la décision de la sortie du confinement généralisé fixée pour le 11 mai. Il est apparu aussi que le conseil n'était pas unanimement favorable au confinement total. Je vous ai demandé lors de cette audition si vous aviez eu des débats internes à ce sujet. Vous ne m'avez pas répondu précisément. Je vous ai écrit quelques jours plus tard pour réitérer ma demande, toujours pas de réponse – je suis toutefois certain que cela n'est dû qu'à la lourdeur de vos tâches et à l'insuffisance de vos moyens.
En cette période de crise, la confiance dans les rouages de l'État est essentielle, c'est la clef de la réussite. Cependant, outre l'absence de transparence dans la gestion des masques et des tests, se posent des questions de méthode. J'ai appris par la presse que vous aviez demandé des moyens pour créer un comité de liaison avec la société. Je sais que vous défendez la démocratie sanitaire. Je partage cette vision. Pouvez-vous nous indiquer quels furent les manques en ce domaine et nous dire vos préconisations ?