. S'agissant des médicaments, le conseil scientifique a rédigé plusieurs notes d'alerte. De nombreux réanimateurs, dans mon service en particulier, manquaient de médicaments. Comme les tests, ces anesthésiques faisaient l'objet d'une demande mondiale. Et dans notre avis n° 7, nous avons abordé la question de la prévisibilité de la distribution. Pendant la crise, nous n'étions pas du tout certains d'obtenir le lendemain tel médicament. Une telle situation ne saurait se reproduire. Les soignants doivent savoir quel est l'état des stocks et comment ils seront distribués.
J'ai entendu des cliniques privées dire qu'elles avaient peu ou pas travaillé alors que nous étions débordés dans les structures publiques – mon service fait partie de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. C'est un dysfonctionnement : il était indispensable qu'elles travaillent également. Dans notre avis n° 7, nous avons insisté sur la nécessité de préciser le rôle des établissements publics et des établissements privés. Ces derniers doivent participer car la deuxième vague pourrait être plus importante que la première. Les ARS auront à établir un plan de montée en puissance de l'ouverture des lits selon les structures. Nous avons quelques semaines, voire quelques mois pour nous préparer.