On comprend en vous écoutant l'importance des questions liées à la prévention pour éviter les crises. Réparer, qu'il s'agisse de crises environnementales ou sanitaires, coûte toujours plus cher qu'anticiper.
Je vous remercie d'avoir soulevé la question de la gouvernance de l'expertise, notamment avec la place du Conseil scientifique. Notre groupe soutient l'idée qu'il faut s'appuyer sur les organismes existants, comme le Haut conseil de la santé publique, car il dispose déjà de moyens et de l'expérience pour être réactif.
Dès janvier, plusieurs éléments nous ont permis de voir arriver la crise : les signaux de l'OMS, les images du confinement de Wuhan le 23 janvier, le rapatriement de 300 Français depuis la Chine et la crise en Italie. Or, les premières décisions de confinement ont été prises à partir du 13 mars. Le professeur Delfraissy, nous a dit avoir lui-même appris l'ampleur de la crise le 21 février lors d'une réunion à Genève. La Chine nous a menti mais n'y avait-il pas des signaux très clairs nous invitant à une mobilisation avant le 13 mars ? Pensez-vous que nous aurions pu et dû réagir plutôt ?