Intervention de David Habib

Réunion du mardi 23 juin 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib :

Lubrizol a trois implantations en France et l'une d'entre elles se trouve sur la commune dont j'ai été le maire pendant dix-neuf ans. Contrairement à la crise du Covid, il n'y a pas eu un seul mort ni un seul blessé avec Lubrizol. Cela s'explique, comme pour tous les risques chimiques, par une culture commune partagée entre les autorités administratives et les populations. Les femmes et les hommes n'ignorent pas qu'ils vivent dans un périmètre Seveso et ils font régulièrement des exercices.

Au-delà du déficit en masques et en tests, il existe, en France, un déficit culturel sur le risque pandémique. Nous avons tous manqué de connaissances et de conviction. Je suis cependant étonné de constater que les autorités sanitaires n'aient pas fait d'exercices de terrain.

Vous avez parlé de la difficulté du commandement et de la cartographie des risques. En France, toutes les entreprises qui génèrent un risque, petit ou grand, le prennent en compte.

Nous savons qu'en 2016, Jérôme Salomon, futur directeur général de la Santé avait rédigé une note sur la prise en compte du risque pandémique. Il l'avait alors remise à celui qui allait devenir président la République. Que s'est-il passé entre 2016 et 2020, alors qu'Emmanuel Macron a été alerté avant nous tous sur cette question ? Pourquoi, selon vous, n'y a-t-il pas eu de réaction ?

Beaucoup disent qu'en France, on bouge lorsque les grandes institutions, comme l'Institut Pasteur, bougent. Avez-vous le sentiment que notre retard sur les tests serait lié au fait que l'Institut Pasteur n'était pas prêt à fournir les tests dont nous avions besoin ?

Dès 2003, Monsieur le directeur général, vous avez évoqué les besoins d'améliorer les capacités de prise en charge et de coordination ainsi que les capacités de laboratoire. Sur ces deux points, nous avons failli. Il ne s'agit pas de faire de politique, d'autant plus qu'entre 2003 et aujourd'hui nous avons tous été au pouvoir. Qu'est-ce qui pourrait justifier, culturellement, qu'après avoir rédigé un rapport on ne cherche pas les éléments pour le mettre en œuvre ?

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