L'échec français dans la gestion de la crise réside dans le nombre de morts rapporté au nombre de cas et, malheureusement, nous dépassons la plupart des autres pays.
Cet échec, c'est celui de la gestion du matériel de protection et des équipements, du dépistage alors même que nous avions reçu des alertes de la Chine et des signalements à l'Organisation mondiale de la santé dès le 31 décembre 2019. La Chine a peut-être édulcoré sa situation, mais, à la même date, Taïwan avait été très clair et le 7 janvier 2020 le virus avait été isolé. On connaissait donc l'assassin. Comment, Professeur, expliquez-vous ce manque de réactivité à l'international ?
Nous n'avons su tirer ni les leçons du passé ni celles des expériences de nos voisins. Ça commence à faire beaucoup ! Pourquoi cette absence de dépistage de masse au début de la crise ? Début mars, il est dit aux Français que les tests sont réservés aux patients gravement atteints, en réanimation. Or, 30 % des patients sont asymptomatiques et 50 % n'ont que des symptômes bénins. Cela représente donc 80 % de patients contagieux qui n'ont été ni testés, ni isolés. Il ne faut pas aller chercher plus loin la cause de l'échec français dans la crise.
C'est irresponsable. En tant que médecin, il ne nous viendrait pas à l'idée, pour le VIH ou le cancer, de dépister uniquement les patients en réanimation ! Ce discours et cette doctrine n'avaient-ils donc pas qu'un seul but : masquer la carence et la pénurie ?