Je voudrais revenir sur le sentiment qu'ont pu ressentir nos concitoyens devant ces conflits d'experts – dont vous avez été l'un des acteurs médiatiques – ayant opposé des médecins, des chercheurs, et qui ont tourné quelquefois à une forme de confusion. Ces conflits ont donné le sentiment qu'alors que nous étions confrontés à une crise d'une ampleur terrifiante et qu'une inquiétude majeure courait dans la population, certains étaient mobilisés par une sorte de querelle.
Au-delà de ce sentiment regrettable, un problème s'est posé peut-être également du fait de la multiplicité des études cliniques qui ont été menées, en France et à l'étranger, sur l'hydroxychloroquine comme sur d'autres traitements. Certains de vos confrères ont mentionné une « épidémie de recherche » devant nos collègues sénateurs. Dominique Costagliola a ainsi regretté la multiplication d'essais, parfois concurrents, sans coordination. Je sais qu'aucune autorisation d'une instance reconnue n'est requise pour ce type d'essai. Est-il nécessaire selon vous de les réguler ou de les normaliser ?
Le débat sur la chloroquine a été vif dans notre pays, mais il s'agit également d'une problématique internationale. Comment est-elle traitée ailleurs ? On nous a dit que ce traitement était diffusé sur la moitié de la planète et utilisé sur une population de 4,5 milliards de personnes. Cela relativise peut-être un peu le débat français.