Intervention de Philippe Vigier

Réunion du jeudi 25 juin 2020 à 10h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

De façon transpartisane, nous pensons tous ici qu'un travail formidable a été mené pour accueillir les patients. Nous ne remettons pas cela en doute.

Cependant, mettez-vous dans la peau de quelqu'un qui est frappé du covid-19. On lui dit tous les jours que le professeur Raoult a trouvé la potion magique. Il entend d'autres scientifiques, comme vous, dire que cela n'est pas efficace et que c'est dangereux. Puis on lui dit qu'il ne faut pas porter de masque, et le lendemain qu'il faut en porter, que les tests sont prêts, alors qu'ils ne le sont pas – et qu'ils sont utilisés pourtant en Corée du Sud et dans d'autres pays asiatiques. Il faut comprendre qu'un vertige s'installe. Nous devons faire en sorte qu'il ne s'installe plus, dans le temps. Avez-vous le sentiment que nous serons mieux préparés en cas de survenue d'une nouvelle pandémie, après ce désordre organisationnel ? Nous avons pu mesurer ce désordre au fil des auditions des personnalités qui se sont succédé devant nous – et qui ont tenu d'ailleurs des propos assez différents – et en voyant également les difficultés de Santé publique France pour nous répondre.

La France est un grand pays doté de chercheurs formidables, qui ont réussi à mettre au point le test en une semaine. Le 17 janvier, il était prêt ! Comment se fait-il que nous soyons incapables depuis lors de tester les clusters de façon systématique ?

Vous avez été sévère avec le professeur Raoult lors d'une conférence de presse organisée par le Premier ministre. Où en est l'essai Discovery ? Comment se fait-il que nous n'ayons pas encore eu les résultats d'un tel test mené à une échelle internationale et qu'ils n'aient pas été expliqués sur toutes les chaînes de télévision ?

Où en êtes-vous sur le plasma ? Ce sont « de vieilles recettes », mais des recettes intelligentes. C'est ainsi que nous avons traité en effet les premières maladies infectieuses. Nous parlons de médicaments innovants mais nous revenons en réalité aux démarches ancestrales !

Concernant le vaccin, quatre scientifiques de haut niveau ont tenu des déclarations contraires. Certains ont dit que le vaccin serait prêt dans quatre mois, d'autres dans huit mois, d'autres dans un an. Le professeur Delfraissy, assis à votre place, a dit qu'il ne pouvait être prêt avant un an. Si le vaccin arrive, encouragerez-vous les Français à se faire vacciner systématiquement ?

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